J’eus en ma tête un souffreteux oiseau bizarre
Qui chantait mieux que les sources, que les bois
-Dont nous aimions pourtant les solennelles voix,
Oiseau mélancolique et quelquefois hilare.
Pour sa faiblesse il me fallait être bien clos
Contre le froid, l'air sale et pluvieux des villes.
En des fleurs il restait près du feu qui rutile
Quand l'hiver déroulait ses désolés tableaux.
Hélas j'ai trop ouvert la fenêtre et la porte
J'ai cherché l'action, le plaisir, mots obscurs
Quelqu'un était entré, mortel à ses yeux purs.
Qui donc était entré ? La bête chère est morte.
Qui donc était l'oiseau ? Quelle céleste flamme
S'est éteinte, m'a délaissé pour le soleil
Quelquefois, en sursaut réveillé du sommeil
Qu'est notre vie, je me dis : «C'était mon âme.»
L’oiseau sacré c'est notre poète, notre âme
Notre âme est poésie. Hélas l’oiseau s’est tu!
Somnambules plaintifs caressés ou battus
Vers quel but courons-nous, oublieux de notre âme?
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